Les Philippines
1. Atouts et defis des Philippines pour les PME et investisseurs
Économie dynamique et marché porteur
Croissance soutenue : L’économie philippine affiche une croissance régulière (6,7 % en moyenne avant la pandémie, environ 5-6 % en 2024-2025), portée par la consommation interne, les services et les investissements publics dans les infrastructures.
Population jeune et anglophone : Plus de 110 millions d’habitants, avec une main-d’œuvre qualifiée, jeune (âge médian de 25 ans) et maîtrisant l’anglais, ce qui facilite les affaires et l’externalisation de services.
Secteurs clés en expansion :
BPO (Business Process Outsourcing) : Les Philippines sont le 2e pays mondial pour l’externalisation (call centers, services IT, comptabilité), avec des incitations fiscales et une main-d’œuvre compétitive,
Électronique et manufacturier : Le pays est un hub pour la production de semi-conducteurs et composants électroniques.
Tourisme : Reprise forte après la pandémie, avec des infrastructures en développement.
Énergies renouvelables : Potentiel important en solaire, éolien et géothermie.
Agroalimentaire et pharmacie : Demande locale et régionale en croissance.
Incitations et cadre réglementaire
Strategic Investment Priority Plan (SIPP) : Exonérations fiscales (jusqu’à 6 ans), simplification des procédures d’export/import, formation subventionnée pour les secteurs prioritaires (BPO, manufacturier, infrastructures, énergies vertes)
Ouverture aux IDE : La loi sur les investissements étrangers (FIA) permet aux étrangers de détenir jusqu’à 100 % du capital dans la plupart des secteurs, sauf ceux de la « liste négative » (médias, certaines ressources naturelles, etc.)
Visa d’investisseur (SIRV) : Accordé aux investisseurs étrangers injectant au moins 75 000 USD dans des secteurs approuvés, avec avantages fiscaux et séjours prolongés
Sortie de la liste grise du GAFI (février 2025) : Amélioration de la réputation financière et attraction de capitaux étrangers
Stabilité macroéconomique
Dette publique maîtrisée : Ratio dette/PIB en baisse (60,1 % en 2023, objectif < 51 % d’ici 2028) et déficit budgétaire en réduction.
Inflation contrôlée : Malgré des pressions sur les prix de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation reste gérable (environ 3-4 % en 2025)
Infrastructures et connectivité
Programme « Build, Build, Build » : Modernisation des ports, aéroports, routes et transports publics, financée par des partenariats public-privé.
Zones économiques spéciales : Incitations supplémentaires (exonérations douanières, réductions d’impôts) pour les entreprises s’y implantant.
2. Défis pour les PME et investisseurs
Environnement des affaires complexe
Bureaucratie lourde : Délais longs pour l’obtention de permis (business permit, enregistrement municipal), corruption persistante dans certains secteurs.
Restrictions sectorielles : La « liste négative » limite l’accès étranger à certains domaines (médias, exploitation minière à grande échelle, etc.).
Dépendance aux importations : Énergie, matières premières et biens d’équipement largement importés, ce qui expose les entreprises aux fluctuations des prix et des changes.
Risques opérationnels
Catastrophes naturelles : Typhons, séismes et éruptions volcaniques fréquents, nécessitant des plans de continuité d’activité robustes.
Inégalités sociales : Écarts de revenus élevés, sous-emploi dans les régions rurales, pouvant affecter la stabilité sociale et la consommation.
Infrastructures inégales : Hors des grandes villes (Manille, Cebu, Davao), les réseaux routiers, électriques et internet peuvent être défaillants.
Concurrence et coûts
Main-d’œuvre compétitive mais volatile : Turn-over élevé dans certains secteurs (BPO, retail), pression à la hausse des salaires dans les zones urbaines.
Coûts logistiques : Archipel de 7 500 îles → coûts de transport élevés entre les régions.
Réglementation et fiscalité
Système fiscal complexe : Multiplicité des taxes locales et nationales, malgré des efforts de digitalisation.
Protectionnisme partiel : Certaines industries (agriculture, retail) sont protégées pour favoriser les acteurs locaux.
3. Exemples de réussites d’implantation
Succès notables
Engie (ex-SUEZ) : Présent depuis 2007 dans l’énergie (centrales électriques), avec une stratégie d’adaptation aux besoins locaux et de partenariats avec des acteurs philippinsfr.indeed.com.
Accenture, Teleperformance, IBM : Leaders mondiaux du BPO, employant des dizaines de milliers de Philippins grâce à une main-d’œuvre qualifiée et anglophone.
Unilever, Nestlé, Procter & Gamble : Implantations historiques dans l’agroalimentaire et les biens de consommation, profitant d’un marché intérieur en croissance et de chaînes de distribution développées.
PME françaises : Des entreprises dans les cosmétiques, le matériel médical et l’agroalimentaire ont réussi à s’implanter en ciblant des niches (ex: produits haut de gamme pour la classe moyenne émergente).
Facteurs clés de réussite
Partenariats locaux : Collaboration avec des distributeurs ou sous-traitants philippins pour naviguer dans la réglementation et accéder aux réseaux.
Adaptation culturelle : Management respectueux des spécificités locales (hiérarchie, importance des relations personnelles).
Utilisation des incitations : Exonérations fiscales et zones franches pour réduire les couts.
4. Exemples d’échecs ou de difficultés
Cas problématiques
San Miguel (brasserie) : Difficultés pour certaines marques étrangères à concurrencer les bières locales (ex: Heineken a dû ajuster sa stratégie face à la domination de San Miguel).
Projets miniers : Plusieurs entreprises étrangères (ex: australiennes, canadiennes) ont abandonné des projets en raison de l’opposition locale, de retards administratifs et de l’instabilité réglementaire.
Retail étranger : Certaines enseignes (ex: Walmart) ont quitté le pays face à la concurrence des acteurs locaux et aux restrictions sur la propriété étrangère dans le commerce de détail.


